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Eléments de prosodie

     De Verlaine, nous savons qu’il faut choisir l’impair qui rend plus fluide le vers, mais au-delà de ce parti-pris en partie justifié, nous pouvons préciser ce qu’il en est du vers et de la rime et que de la structure au vers libre, encore que pour celui-ci, est-ce bien tout à fait le chaos ?, car n’est-il pas le reflet de notre pensée qui n’est pas vraiment chaotique. Il y a donc un grand chemin à parcourir qui n’oppose pas les deux.

     Remarquez que dans tout ce que j’envisage je ne tiens jamais compte de la diérèse afin de me cantonner au langage courant à moins que celle-ci en fasse partie, la diérèse choquant plutôt l’oreille de nos jours.

     Les termes de stabilité, symétrie et équilibre sont équivalents, ils sont liés à 2, 4, 8, 16...où la stabilité augmente avec le nombre. Dans la suite nous dirons pour 2 : stabilité faible, pour 4 : stabilité moyenne, pour 8 : stabilité forte.

     Les termes d’instabilité, de dissymétrie (asymétrie), de déséquilibre et de mouvement également, ils sont liés à 3, 5, 7, 11, 13... où l’instabilité diminue avec le nombre. Dans la suite nous dirons pour 7 : instabilité faible, pour 5 : instabilité moyenne, pour 3 : instabilité forte.

     Tout est fait dans le langage le plus simple, l’essentiel étant de bien comprendre mon propos.

     Notons que la question du rythme est encore autre chose qu’il faudrait étudier en relation avec ce qui suit.

     I) Stabilité, équilibre, symétrie.

Le cas de deux :

                                                           Un, deux

                                                           un, deux

 

                                                           le pas

                                                           de deux.

     Voyez-vous c’est déjà stable avec la symétrie de ses vers et de ses strophes.

 

Le cas de quatre :

                                               Un, deux ; trois, quatre

                                               un, deux ; trois, quatre

                                               un, deux ; trois, quatre

                                               un, deux ; trois, quatre

 

                                               de l’éléphant

                                               n’entendons pas

                                               si pesamment

                                               le très lourd pas

 

                                               mais en deux strophes

                                               ne suffit pas

                                               elle s’étoffe

                                               tel un sherpa

 

                                               du poids si lourd

                                               du havresac

                                               et d’un bruit sourd

                                               com’ tac au tac.

 

   L'on porrait continuer avec huit qui serait encore plus stable et ainsi de suite.

 

     II) Instabilité, dissymétrie, mouvement.

 

Le cas de trois :

                                                           Un, deux, trois

                                                           un, deux, trois

                                                           un, deux, trois

 

                                                           avançons

                                                           comme en transe

                                                           et tournons

 

                                                           un, deux, trois

                                                           c’est la danse

                                                           entraînante.

     Voyez là, vu le rythme j’en ai perdu la rime. Est-ce qu’il y a besoin de commentaire ? C’est le mouvement et le plus rapide, mais voyons pour cinq.

 

Le cas de cinq :

                                               Un, deux, trois, quatre, cinq

                                               c’est  un   peu    plus     lent

                                               mais c’est  tout   de    même

                                               la       fêt’    au    pas      de

                                               cinq  qui     est   d’la   danse.

 

     III) Les différents vers.

 

     Remarque générale :         pour les vers pairs (2, 4, 8), s’il y a une césure elle le structure en pair-pair (stabilité-stabilité excepté 2+6 ou 6+2) ou en impair-impair (mouvement-mouvement). 

                                               pour les vers impairs (3, 5, 7), s’il y a une césure elle le structure en pair-impair (stabilité-instabilité) ou en impair-pair (instabilité-stabilité). Dans le vers de 5 syllabes si l’on a 2+3, nous avons une faible stabilité et une forte instabilité et cela nous donne une moyenne instabilité. Dans le vers de 7 syllabes si nous avons 4+3 la stabilité est moyenne et l’instabilité forte et cela donne une faible instabilité.

                                               dans ce qui suis les cas  classiques sont soulignés.

    

Pour les vers de 2, 4 syllabes et ceux de 3, 5, 7 syllabes nous avons réglé la question. 

 

Vers de six syllabes :

2+4 ou 4+2 : c’est deux parties de stabilité : rappelons que 4 est plus stable que 2.

2+2+2 : la c’est de l’instabilité de stabilités. Forte instabilité de stabilités faibles.

3+3 : c’est une structure stable d’instabilités. Faible stabilité d’instabilités fortes.

 

Vers de huit syllabes :

Voir la remarque générale et ceci :

4+4 est faiblement stable de moyennes stabilités.

5+3 ou 3+5 stabilité faible d’instabilités moyenne et forte ou forte et moyenne.

 

Vers de neuf syllabes :

2+7 ou 7+2 : mélange de stabilité et d’instabilité. Cela est faible.

3+6 ou 6+3 : c’est complexe, voir pour six syllabes et trois et on ajoute de la stabilité en coupant en deux mais quand même les deux parties sont inégales donc déséquilibrées.

3+3+3 : presque du pur mouvement, enfin c’est plus compliqué : instabilité d’instabilité (mouvement de mouvement). C’est fort !

4+5 ou 5+4 : une stabilité d’une stabilité ajoutée à une instabilité. Remarquons que si nous comparons à 4+5 à 2+7 nous voyons que 4 est plus stable que 2 et 5 plus instable que 7 : 4+5  est plus contrasté que 2+7. 4+5 ou 5+4 sont moyens alors que 2+7 ou 7+2 sont faibles !

 

Vers de dix syllabes :

5+5 : stabilité faible d’instabilités moyennes.

4+6 ou 6+4 : voir ce qui précède.

3+7 ou 7+3 : stabilité d’instabilités.

2+8 ou 8+2 : stabilité faible de stabilités, une faible et une forte donc contrasté.

 

Vers de onze syllabes :

5+6 ou 6+5 instabilité et quelque chose de complexe : voir vers de 6 syllabes.

4+7 ou 7+4 ici c’est clair stabilité et instabilité moyens tous les deux.

3+8 ou 8+3 de même mais l’instabilité est plus forte ainsi que la stabilité : vers plus contrasté  que dans le cas précédent.

2+9 ou 9+2 stabilité faible et instabilité (voir le vers de 9 syllabes).

 

Vers de douze syllabes :

6+6 : voir ce qui précède stabilité d’un objet plus complexe.

4*3 : stabilité moyenne d’instabilités fortes. (Tétramètre)

3*4 : instabilité forte de stabilités moyennes. (Trimètre)

5+7 ou 7+5 : stabilité faible d’instabilités avec cependant une dissymétrie. 5 plus instable que 7.

 

Vers de treize syllabes :

Etude du même genre que pour le vers de onze syllabes.

 

     IV) Structures et chaos ou aléa.

 

Entre aléa, stabilité et instabilité, l’on  peut faire toutes les combinaisons possibles ; là c’est tout un art car c’est en fonction de ce que l’on veut exprimer : de la stabilité, de l’instabilité ou un peu d’aléa. Par exemple on peut avoir des structures d’aléas ou des aléas de structures (aléa + aléa ou aléatoirement des longueurs de deux syllabes et trois quatre syllabes par exemple). Idem avec aléas et instabilités.

 

    À tout cela nous pourrions ajouter que la longueur des strophes n'est pas innocente. 2, 4, 8; ... vers pour la stabilité et 3, 5, 7, 11 ... pour l'instabilité et aléatoire pour l'aléa.

 

    De même le type de rime: plates, embrassées, alternées pour la stabilité et trois par trois par exemple pour l'instabilité (le mouvement).

 

    Tout ceci est plus complet dans le site:      http://oscfract.free.fr

 

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